Selon l’INSEE, en 2010, en France, 95% de la population vivait sous l’influence des villes, cela concerne 61 millions de personnes, et les zones concentrant au moins 1500 emplois. La logistique urbaine est ainsi présente au cœur des villes mais elle rencontre des difficultés au sein des grandes zones urbaines où on trouve cependant 60% de la population française (zones avec une densité d’au moins 800 habitants par km2, ce qui représente un peu plus de 1000 communes françaises).
Le « dernier kilomètre » est une expression qui désigne tous les acteurs et opérations mis en place dans les segments de la chaîne de distribution finale des biens ou services. Ces acteurs divers et nombreux sont présents dans différents secteurs, réseaux et ont des objectifs différents. De plus, ils interagissent au sein d’un espace limité où les consommateurs sont de plus en plus versatiles et exigeants.
Ce dernier kilomètre représente un coût non négligeable pour les entreprises car le coût unitaire du produit augmente plus il se rapproche de sa destination finale. De plus, on remarque que les infrastructures urbaines ne sont pas forcément adaptées pour les volumes importants de marchandise en transit quotidiennement sur le réseau. Un manque d’espace évidant se fait ressentir. L’accès aux zones urbaines est aussi limité pour les livraisons de marchandises : des tranches horaires sont à respecter ce qui engendre un important flux de marchandises en un temps restreint. De plus les véhicules utilisés pour accéder à ces zones urbaines doivent respecter de strictes caractéristiques, notamment au niveau du poids total autorisé en charge (PTAC) et de la taille (limite de hauteur et de longueur pour circuler dans des espaces restreints).
Depuis une vingtaine d’années, la notion d’empreinte carbone est aussi à prendre en considération afin de réduire les émissions de CO2 engendrés par ces véhicules, donc des restrictions de circulation pour les véhicules polluants sont mises en place, ainsi que des normes (par exemple les normes EURO pour les véhicules roulants).
Le fret urbain bénéficie d’un flou juridique car il est invisible dans le droit français même si il existe de nombreux instruments juridiques afin de le gérer : Code de la route, Code des communes, Code de l’urbanisme… Ces divers instruments engendrent des problèmes de coordination entre les autorités dans les grandes agglomérations. De plus, les régulations de communes voisines peuvent être différentes, ainsi les transporteurs doivent continuellement s’adapter.
La problématique du dernier kilomètre est un casse-tête pour les différents chargeurs, mais aussi pour les administrations en charge de l’encadrer. Ainsi différentes solutions ont été testées et d’autres envisagées pour répondre aux divers problèmes :
- Afin de réduire la congestion dans les centres-villes, des péages urbains ont été mis en place dans des capitales européennes (Londres et Rome). Cette solution est actuellement étudiée pour réduire le trafic au sein de la capitale française.
- Afin de réduire les coûts de livraison, des solutions de mutualisation des transports ont été mis en place.
- Par exemple à Monaco où La Rochelle via des Centres de Distribution Urbaine, CDU, où les prestataires logistiques livrent les marchandises qui sont ensuite acheminées au cœur de ces villes via des modes de livraison propre (véhicule électrique). Mais aussi grâce à l’utilisation des transports publics, Cargo Tram à Dresde (Allemagne) qui permet l’acheminement de pièces automobiles à l’usine de production.
- Ces mutualisations peuvent aussi être adaptées au VPC grâce à la livraison en points relais qui évite le surcoût lié à l’utilisation du service postal.
- Le développement des transports alternatifs à la route est aussi une piste d’amélioration pour les chargeurs. Effectivement le réseau ferré est présent en centre-ville, et ces mêmes villes sont, le plus souvent, historiquement construits sur un fleuve navigable. Ces modes de transport sont peu utilisés car nécessitent un lead-time et un nombre d’opérations plus important (il est surtout dû à la faiblesse des acteurs en place). Le groupe Casino a mis en place une opération, « Franprix en Seine », afin de livrer via conteneur ses magasins présents au cœur de Paris.
Plusieurs solutions ont été mises en place, cependant, il existe encore des projets un peu plus compliqué comme par exemple utiliser les réseaux souterrains des villes. Cependant ces solutions sont très restrictives pour les acteurs en place : péages, normes écologiques… et il est nécessaire qu’une harmonisation des régulations au niveau national soit adoptée.
Laisser un commentaire