Le réchauffement climatique est et sera de plus en plus une source de préoccupation majeure pour l’ensemble des habitants de la terre. En tant que logisticiens nous le voyons au quotidien, nos chaînes logistiques consomment un certain nombre de ressources et rejettent tout un ensemble de gaz à effet de serre.
Que nous le voulions ou non, les dérèglements engendrés par nos entreprises peuvent générer de sérieux impacts sur nos activités (coût d’adaptation des bâtiments face à la hausse des températures, hausse du coût de certaines matières premières devenues rares suite à une surexploitation, hausse des primes d’assurance…). Outre ces aspects « économiques » les dérèglements impactent / vont impacter nos vies à toutes et tous.
Mais que pouvons-nous faire réellement ? Comment allier performance économique tout en réduisant notre impact sur l’environnement ? Je vous propose aujourd’hui une première réflexion (très personnelle) autour de ce sujet.
La logistique impacte le réchauffement climatique… mais pas que !
Comme je vous le disais en introduction, les activités logistiques de nos entreprises contribuent en effet au réchauffement climatique. Elles génèrent des impacts sur des aspects assez variés de notre environnement (nuisances sonores, pollution de l’air / de l’eau / des sols, consommation d’espace / bétonisation, contribution à la congestion de nos réseaux de transport…)
En 2017 le gouvernement estimait que plus de 80% des transports de marchandises réalisés en France sont faits via du transport routier. Ce secteur est d’ailleurs consommateur de 31% des énergies finales en France (Source ici) (néanmoins, le plus gros pollueur en matière de rejets de CO2 reste le parc automobile des particuliers). Il est assez étonnant de voir également qu’une grande partie des rejets sont liés au tertiaire (chauffage et éclairage de nos bureaux & entrepôts…).
Mais l’impact de notre logistique ne se limite pas uniquement à ces GES. En effet, les emballages de nos colis, le film plastique de nos palettes (et bien d’autres éléments) sont tout un ensemble d’éléments à usage souvent unique qui viennent alourdir le bilan environnemental de nos activités.
Alors comment agir en au sein de nos entreprises ?
Le tertiaire… ce pollueur caché
Si vous le voulez bien, prenons pour commencer les rejets de CO2 liés à nos activités tertiaires (bureaux, entrepôts…). Quelques bonnes pratiques peuvent être de modérer le chauffage et la climatisation de nos zones de travail. Pour ce qui est de l’éclairage il est possible d’associer de la détection de mouvement au déclenchement des lumières… C’est autant de temps avec un éclairage éteint / réduit qui permet de moins consommer.
Ce raisonnement s’applique aux bureaux également. Nombre de sièges sociaux restent aujourd’hui illuminés la nuit. Une hérésie environnementale qui fera aussi des heureux en matière de dépenses énergétiques pour l’entreprise !
Enfin si vous êtes attentif lors de vos trajets en voiture, vous avez surement observé des panneaux solaires et / des toitures végétales sur les entrepôts / immeubles. Ce sont également des méthodes pour venir réduire les consommations énergétiques des entreprises. A méditer donc.
Le CO² et ses autres gaz à effet de serre
Passons maintenant si vous le voulez bien au sujet des rejets de CO2. Une grande partie de nos flux voyagent aujourd’hui en France par la route, la mer ou l’avion. Mais uen infime partie passe par du fluvial ou du ferroviaire. Ce choix peut se justifier par des contraintes de délais ou d’infrastructures.
Néanmoins, faire le choix du fluvial ou du ferroviaire est une alternative moins consommatrice de CO2 en France (sauf si par contre vous prenez la Pologne qui fonctionne avec beaucoup de centrales à Charbon… le train électrique n’est plus très vert !). Anticiper certains approvisionnements pour pouvoir passer sur des moyens de transport plus « verts ».
Certaines entreprises choisissent de faire un pas vers l’électrique ( même si la fabrication des batteries est écologiquement assez discutable). D’autres décident de former leurs équipes à l’éco-conduite. Il existe un certain nombre d’actions qui peuvent être mises en oeuvre dans vos entreprises pour contribuer à la réduction de vos émissions. Tout dépend après du budget et de la flexibilité que vous avez… Si vous avez des budgets conséquents, investir dans du matériel de dernière génération vous permettra de réduire votre consommation et donc, vos émissions.
Mais ce sujet peut être abordé d’une manière différente. Si la distance qui vous sépare de vos fournisseurs et / ou des bassins de consommations de vos produits est trop grande… pourquoi ne pas regarder l’organisation de votre réseau logistique plutôt que de traiter en surface le problème ? Peut être serait-il possible d’acheter différemment ? Peut être serait-il possible de placer vos entrepôts de manière à réduire l’impact du dernier kilomètre ? Ce gain sera surement également financier.
Les consommables… un autre grand sujet !
Abordons maintenant nos consommations de consommables. Que ce soit pour emballer nos produits (l’e-commerce en est friand) ou pour les transporter, la logistique consomme. Mais alors comment faire ? Nous en parlions récemment d’initiatives émergentes permettant la mise en place de packagings réutilisables. Il est aussi possible d’utiliser des éléments eux-mêmes issus de produits recyclés…
A vrai dire, il y a encore beaucoup à faire sur ce segment. Nous sommes encore énormément plastique-dépendant.
Ce qui est intéressant sur ce sujet est que réduire la consommation sera un gain direct pour l’entreprise. Séduire un décideur sera donc plus simple si vous avez des gains financiers. Car malheureusement travailler l’aspect environnement reste encore très marketing…
Même si les choses bougent lentement, il revient à chaque décideur de s’engager par de petites actions pour l’environnement. De ma fenêtre, il n’est pas antithétique de concilier business et enjeux climatiques. C’est un investissement pour le futur et, une entreprise se pilote avec une vision sur le long terme. Comment pérenniser si le marché est déréglé par l’impact du changement climatique ?
Pour aller plus loin quelques sources utilisées:
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