Le Lean, comme nous l’avons vu dans l’article traitant de ce sujet, vise à concentrer une partie des efforts à la réduction des gaspillages au sein de l’entreprise pour pouvoir maximiser la valeur ajoutée de chaque opération. Ces gaspillages sont de plusieurs sortes et nous allons voir ensemble comment ils sont classifiés.
Des gaspillages du quotidien
Le modèle mis au point par Toyota fait état de trois « maux » regroupés régulièrement sous l’appellation « 3M ». Ces trois « M » font référence aux termes « MUDA » , « MURA » et « MURI » qui représentent respectivement: « Les gâchis », « la variabilité » et « l’excessif ».
Les « Mudas »
Les gaspillages, dans le cadre du terme « MUDA », correspondent à toute action délibérée qui n’apporte pas de valeur ajoutée au produit (exemple: rebut dû à un réglage machine ou encore une manutention de pièce inutile).
Taiichi Ohno, un des pères fondateur du modèle Toyota identifia 7 gaspillages principaux:
- La surproduction.
- Les temps d’attentes inutiles.
- Les transports.
- Les stocks inutiles.
- Les étapes n’apportant aucune VA dans les processus.
- Les déplacements humains inutiles.
- La non qualité produit.
(suite à la lecture d’ouvrages sur le sujet, je rajouterais un huitième gaspillage qui serait : « la sous utilisation des compétences au sein des équipes »)
La variabilité ou « Mura »
Un opérateur n’aura pas la même gestuelle qu’un autre à un poste donné , l’application d’une colle par une machine ne sera pas tout le temps similaire ou encore un stock palliatif sera mis en place pour faire face aux écarts de prévisions…
Ce qu’on appelle variabilité dans la philosophie Lean est un gaspillage « subie » préjudiciable pour l’entreprise car il peut engendrer des gaspillages de ressources ainsi que des pertes de performance.
Le Lean par l’identification des Muras, vise à maintenir au sein de l’entreprise un flux régulier garanti par des standards respectés, une facilité de répétabilité des opérations et une fiabilité des mesures. En outre, standardiser vos process permet de cadrer votre activité et de détecter rapidement les écarts pour pouvoir y remédier rapidement.
L’excessif ou « Muri »
Le terme « Muri » désigne l’utilisation de moyens disproportionnés par rapport au besoin réel pour atteindre le résultat visé. Prenons un exemple. Vous avez fait construire un entrepôt de stockage. Pour toutes les opérations de manutention en zone picking, vos opérateurs n’auraient besoin que de tire palette. Au lieu de ça, vous avez équipé votre équipe picking de chariots élévateurs. C’est typiquement ce que caractérise le terme Muri. Le surdimensionnement d’un outil par rapport au besoin réel !
De façon générale un Muri sera souvent dû à une volonté de se créer une sécurité supplémentaire ou alors à un manque de bon sens. Il faudra donc surement revoir des standards ou la politique de l’entreprise pour pouvoir remédier à ses excès qui sont au final surement des investissements inutiles…
Le lean reste toujours un outil fondamental pour toutes les entreprises quelque soient la taille, l’organisation de lutter contre les pertes et par conséquent la non atteinte des objectifs.
Merci