« Si une personne ignorante des questions militaires est envoyée pour prendre part à la gestion de l’armée, chaque mouvement éveillera désaccord et frustration réciproque et l’armée toute entière sera paralysée… »

Sun Tzu – L’art de la guerre

Dans « L’art de la guerre », Sun Tzu nous livre de multiples enseignements issus de ses expériences et observations. On retrouve en filigrane dans cet ouvrage de nombreux concepts qui furent posés sur le papier bien plus tard et qui sont aujourd’hui la colonne vertébrale de l’excellence opérationnelle.

Sun Tzu observeva sur le terrain auprès de ses hommes, aiguise son sens critique en analysant les situations passées… en d’autres termes il fait beaucoup de choses que nous retrouvons par exemple dans la philosophie Lean.

Aujourd’hui je vous propose d’aborder un des points de vue développé dans cet ouvrage : « l’importance des hards skills ». Je vous en livrerais mon interprétation.

Hard Skills vs Soft Skills

Notre modèle éducatif (en France) mets très souvent l’accent sur le bachotage d’un ensemble de connaissances théoriques tout au long de notre cursus scolaire. Nous sommes donc constamment évalués sur des savoirs relatifs à une spécialisation qui nous mènera à termes vers un métier. Le terme pour nommer ses compétences est « Hard Skills ». En tant que logisticien, votre connaissance des bonnes pratiques en entrepôt où, des méthodes de gestion de stock sont des « Hard Skills ». Elles constituent le socle de votre employabilité.

Notre éducation s’attarde elle beaucoup moins sur tout un ensemble de compétences appelées « Soft Skills ». On retrouve dans celles-ci la créativité, la confiance en soi, la capacité à résoudre des problèmes, l’empathie etc… Comme l’expliquent Fabrice Mauléon et Julien Bouret dans leur ouvrage « Le Réflexe Soft Skills » elles représentent un ensemble de « compétences comportementales, transversales et humaines »

Un bon manager… est-ce uniquement une maîtrise des Hard Skills ?

Lors d’une session de recrutement ou sur les annonces en ligne il est généralement demandé tout un ensemble de connaissances liées aux « Hard Skills ».

En logistique, on retrouve régulièrement des annotations comme « Green Belt Lean », « BASICS » ou encore des niveaux de langues spécifiques. L’ensemble de ses compétences est un socle qui va permettre d’asseoir la légitimité d’un manager par la « connaissance » du métier. Néanmoins le meilleur technicien / théoricien du monde n’est pas pour autant un bon manager. Piloter des Hommes avec un grand « H » nécessite bien plus qu’une simple connaissance technique…

Pour autant, comme nous le dit Sun Tzu, ces « Hard Skills » restent la pierre angulaire de la légitimité d’un manager car elles sont la partie visible des compétences d’une personne. Là encore, notre modèle explique en grande partie ce positionnement. Contrairement à nos voisins nordiques nous attachons une grande importance au background d’un candidat et à ses diplômes…. (constat que j’ai personnellement fait depuis que je suis sur le marché de l’emploi)

Hard Skills, Soft Skills… en conclusion ?

Un bon manager n’est pas pour moi forcément un technicien hors paires. C’est déjà un savant dosage entre une capacité d’écoute, de compréhension, un positionnement permettant de faire grandir ses collaborateurs tout en fédérant. Ces compétences permettront de bien gérer vos Hommes (car une entreprise c’est avant tout un collectif de personnes qui avancent ensemble vers un objectif commun).

Ensuite, un manager c’est également tout un ensemble de savoir-vivre / être. Dire bonjour, créer du lien, s’appliquer les même règles que celles que l’on va demander à ces équipes d’appliquer (en somme, de l’exemplarité).

Enfin, même si une connaissance du métier est très importante je pense qu’une capacité à comprendre / appréhender toutes une variété de sujets est le troisième grand pavé important (en somme une agilité mentale). Un manager est en effet là pour prendre des décisions, donner un cap où retranscrire le cap fixé à son niveau. Etre à même d’appréhender rapidement des sujets liés aux douanes, à la performance en entrepôt, au transport est capital.

Pour finir, je pense que cet ensemble doit s’accompagner d’une forte présence terrain. Il est important de rester connecté à la réalité des opérations pour prendre les bonnes décisions.

Beaucoup de bon sens vous me direz, mais on oublie de temps en temps de mettre oeuvre une partie des bonnes pratiques citées ci-dessus.