Qu’ils soient transformés ou vendus en l’état, les produits du monde agricole sont omniprésents dans notre quotidien. En 2019, le monde agricole représentait en France un peu plus de 1,5% des emplois (Source Insee France). Comme tous les secteurs, celui-ci évolue au fil des années. Au gré du renouvellement des actifs et des différents évènements qui rythment notre existence depuis les années 50 (mondialisation, évolutions technologiques, mise en place de règlementations, changement climatique…), les acteurs du monde agricole se sont pour certains regroupés et ont fait un pas vers la digitalisation…

Nous vous proposons aujourd’hui un focus sur la mutation des Supply Chain des coopératives agricoles avec le soutien des experts du groupe KLS. 

Coopératives Agricoles et Supply Chain ? Une profonde mutation en marche.
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Un secteur qui évolue avec l’arrivée de nouvelles générations… mais pas que

Le monde agricole français est composé d’une myriade de producteurs indépendants, de coopératives et d’acteurs gravitant autour de ce secteur (équipementiers, acteurs du monde de la santé animale, producteurs de produits phytosanitaires…). Fort de plus de 400 000 exploitations à travers la France, le secteur est malgré tout en déclin avec une perte de 20% des acteurs sur les 10 dernières années.  Malgré tout, le ministère de l’agriculture a observé une augmentation de la taille moyenne des exploitations restantes sur la même période.

Un tiers des exploitations sont considérées comme étant des “micro-exploitations” dégageant moins de 25K€ de CA par an (pour 48 ha), tandis que le reste des acteurs évoluent au-delà d’un CA de 100K€ pour des exploitations entre 99 et 140 ha.

Nous sommes passés au fil des quarante dernières années d’une logique d’exploitation familiale vers une logique d’entreprise agricole poussée notamment, d’après l’INSEE, par une hausse du niveau de diplôme liée à la reprise des exploitations par la nouvelle génération.

Dans cette évolution, il faut prendre également en compte l’évolution du cadre réglementaire. La loi EGALIM, votée en 2018 et amendée en 2022, encadre les relations commerciales avec la grande distribution, le gaspillage alimentaire et différents sujets liés au monde agricole. En parallèle, un ensemble de textes législatifs a fait évolué les pratiques des exploitants notamment en régulant l’usage de produits phytosanitaires et la traçabilité des produits dans les filières.

Une lente évolution vers un “Omnicanal agricole”

Au fil des années et des transmissions d’exploitations dans les familles, une nouvelle génération d’agriculteurs/trices est arrivée. Aficionados du smartphone et familiers des nouvelles technologies, ils ont contribué à bousculer les pratiques en matière de communication, de méthodes de vente et d’achats.

“Les agriculteurs sont en quête de réactivité et de prix attractifs. L’e-commerce est une solution pour les exploitants ce qui engendre une concurrence pour les coopératives. Face à ce phénomène, elles doivent améliorer leur compétitivité en offrant un mix services/prix à leurs adhérents. De fait, la digitalisation devient incontournable et un enjeu clé pour repenser leur modèle.complète Alexandre LE BARS, ingénieur d’affaires au sein du groupe KLS.

En ajoutant à cela une lame de fond de regroupement en coopératives dans certaines filières, on explique aisément comment le monde agricole s’essaye depuis quelques années à l’omnicanal. Pour Alexandre LE BARS “La tendance est effectivement au regroupement en coopératives essentiellement pour des raisons de coûts et de négociation commerciale dans la gestion des approvisionnements notamment. Les agriculteurs se recentrent ainsi sur leur cœur de métier. Malgré tout, il y a encore beaucoup d’indépendants”.

Même si la revente à des groupements reste légion au sein des pratiques, la vente par internet ou en physique dans les magasins de coopératives existent également chez bon nombre d’acteurs. “Contrairement aux coopératives alimentaires qui proposent souvent un service drive, ce sytème de distribution n’est pas présent pour les coopératives d’agrofournitures. Certaines mènent une réflexion sur le sujet. Cela dépend de la maturité logistique et des objectifs de la direction.” nous explique Alexandre LE BARS.

Cette diversité des canaux de ventes amène son lot de problématiques de gestion…

“Le point d’entrée de la digitalisation des coopératives est très souvent la mise en place d’un ERP avec une modernisation de la partie comptabilité et facturation” nous explique Alexandre LE BARS.

Par la suite, il sera éventuellement complété par une solution APS,WMS ou TMS suivant les enjeux. Ces logiciels spécifiques viendront s’ajouter en tant que facilitateurs des opérations et consistent un réel cap à passer.

Mettre en œuvre de telles solutions est un défi de taille pour les coopératives.

Management de la Supply Chain & enjeux associés au monde agricole

Pour Alexandre LE BARS, “Le monde agricole est un milieu assez complexe et disparate d’un point de vue maturité logistique. Si les exploitants agricoles ont rapidement intégré l’usage des outils numériques (aide aux cultures, suivi de parcelles, arpentage…), ce n’est pas forcément le cas pour certaines coopératives. Néanmoins la tendance évolue et les organisations logistiques avec.”

La logistique des coopératives agricoles est caractérisée par un large éventail de produits à gérer / stocker. On retrouve en effet des produits hors gabarits (barrières, pièces de rechange mécaniques…), des denrées périssables (semences, produits issus de la récolte) ou encore des produits phytosanitaires nécessitant une gestion spécifique liée aux risques d’explosion / d’incendie.

Des coopératives font d’ailleurs une externalisation du stockage afin de s’assurer que ce stock sera dans un bâtiment répondant aux normes SEVESO et aux seuils ICPE (suivant les typologies et le tonnage stocké).

Les enjeux du monde agricole lorsque l’on parle de mise en place de WMS seront donc les suivants :

  • Flexibilité de l’outil : Le monde agricole regorge de différentes typologies de produits stockés. Il faut que l’outil soit capable de gérer tout un ensemble de cartographies de l’entrepôt, de workflow et de processus. Il devra également être en mesure d’embarquer des fonctions telles que les DLC/DLUO, la gestion des différents conditionnements (vrac, big bag, sacs), le suivi des matières dangereuses et la gestion des numéros de lots par exemple.
  • Capacité à s’interfacer avec une pluralité de systèmes : dans un secteur aussi spécifique que le monde agricole, la stratégie IT est souvent de faire du “best of breed” à savoir, prendre l’outil le plus à même de réaliser une fonctionnalité donnée et non vouloir avoir un outil pour l’ensemble de ses opérations. Le WMS devra par exemple communiquer avec des ERP spécifiques au monde agricole, des APS et des TMS. Un mot d’ordre donc, transversalité.
  • L’accompagnement : Cette transition peut être difficile à appréhender. C’est pourquoi il est important de prévoir un accompagnement adapté de l’avant-vente (afin de bien conseiller les coopératives dans les différents choix de design de la solution) jusqu’à la livraison de l’outil (pour que l’utilisation du logiciel soit optimum).

Parmi l’ensemble des réflexions lors de la phase de cadrage, il sera clé pour le futur fonctionnement du système d’aborder en profondeur le sujet de l’infrastructure informatique. Alexandre LE BARS complète “Toutes les coopératives n’ont pas les ressources informatiques en interne. Ils passent souvent par des sous-traitants. Bien souvent, les entrepôts ne sont pas équipés en Wifi. On a souvent du stockage dans plusieurs bâtiments donc il faudra tenir compte de l’éloignement des zones. L’étude des infrastructures et équipements sera à faire. Ce n’est pas une difficulté mais plutôt un prérequis à regarder. C’est sur ces détails que l’accompagnement et la conduite du changement seront cruciaux pour la réussite d’un projet de ce type. Les coopératives tout comme les éditeurs doivent en être conscient”.

Face à une maturité logistique & technologique moins importante que dans d’autres secteurs, le temps d’accompagnement à concéder sera donc plus important.

La solution KLS à destination du monde agricole

Pour répondre à une stratégie “Best of Breed” du monde agricole, l’éditeur grenoblois intègre un moteur d’interfaces facilitant la connexion avec les ERP, APS ou TMS utilisés par ce secteur. Alexandre LE BARS nous explique, “KLS apporte une solution complète et transversale avec un WMS, un TMS chargeur et un moteur d’interfaces puissant avec des tableaux d’aide à la décision et des tableaux de bord entre autres. Les gains sont multiples. Après quelques mois d‘utilisation, on constate rapidement une réduction des stocks par une meilleure planification et distribution et une amélioration de la promesse de service et des coûts proposés. »

Ensuite, s’appuyant sur le socle de sa solution modulaire WMS, l’éditeur KLS propose des blocs fonctionnels répondant aux problématiques des coopératives. Ainsi le module SAFE contribuera à adresser l’ensemble de la problématique de gestion des produits dangereux en entrepôt (contraintes de site SEVESO, seuils ICPE…).

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