Le dernier kilomètre est un maillon des chaînes logistiques qui au fil des années concentre une attention toujours plus forte. Avec l’essor du e-commerce il revêt un caractère de plus en plus stratégique. C’est pourquoi nous vous proposons aujourd’hui d’aborder ensemble cette thématique.
Dernier kilomètre : définition
Le dernier kilomètre est le segment succédant l’approche pouvant se définir comme « l’ensemble des moyens et acteurs assurant le mouvement des marchandises d’un centre de transport vers sa destination finale ». La destination finale est généralement retenue comme le lieu où l’on met à la disposition du client le ou les biens achetés. Ce segment est en pleine explosion notamment avec le développement exponentiel du e-commerce.
Dernier kilomètre : contexte
Nous le disions précédemment, la logistique du dernier kilomètre prend de plus en plus d’importance, et ce, notamment avec l’atomisation des flux et l’essor de nouveaux modes de livraison. Le e-commerce et la livraison des courses à domicile en sont deux principaux drivers de ces évolutions.
L’essor de ces nouveaux modes de livraison s’explique en partie par une urbanisation toujours plus importante de la population mondiale. Ces flux sont rendus plus complexe par leur rentrée de plein pied dans les villes et les zones urbaines qui sont sujettes à de nombreuses contraintes (volonté de réduction de la fréquentation des véhicules, volonté de réduction des émissions de CO²…).
Les schémas évoluent et ne ciblent plus uniquement la résidence personnelle. Les canaux de livraison se diversifient et viennent encore complexifier la logistique du dernier kilomètre. On estime aujourd’hui qu’elle pèse en France pour 20% du trafic routier global. Complexe, cette logistique est néanmoins la vitrine de l’expérience client de l’entreprise en étant le dernier maillon en contact avec le consommateur.
Dernier kilomètre : contraintes
La complexité de la logistique du dernier kilomètre apporte ainsi son lot de contraintes. Le pilotage de ce maillon peut s’avérer être un véritable casse-tête pour le manager de la chaîne logistique. L’individualisation des commandes entraîne une atomisation des flux et donc, une augmentation significative des coûts. Ainsi, on estime que le coût de la logistique du dernier kilomètre pèse pour 53% du coût global de la livraison. La rentabilisation des chargements et des vecteurs est beaucoup plus complexe voir dans certain1 cas tout simplement impossible.
A cela, vient s’ajouter aussi la notion de délai de livraison. En effet, les contraintes de temps sont de plus en plus marquées et pour s’aligner sur les poids lourds du secteur, il est nécessaire de revoir en profondeur ces pratiques et son offre. Un écart trop important avec les standards du marché risquera d’impacter négativement l’expérience client. On imagine aisément que la livraison en 1 heure dans certains centres urbains impose de disposer de stocks très conséquents et qu’il sera difficile de faire du groupage dans ce type de commande. De plus dans le cadre de l’expérience client, le droit à l’erreur n’existe pas. Le FPO (Fail Per Order) doit donc être le plus faible possible.
Enfin des contraintes nouvelles fortes sont venues s’ajouter par la réglementation de la circulation dans les centres urbains de plus en plus contraignantes. A cela s’ajoute aussi la nécessaire prise en compte de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) dans la gouvernance des entreprises qui là aussi vient contraindre la marge de manœuvre du logisticien même si cela donne aussi du sens à l’action.
Dernier kilomètre : innovations et nouvelles pratiques.
Comme nous l’avons vu, les enjeux important notamment en termes d’impact financier, sociétaux et environnementaux imposent de repenser la logistique du dernier kilomètre. Il imposent également d’user de l’innovation pour contribuer à améliorer la rentabilité de ce segment.
Au niveau de la logistique urbaine, la multiplication de dépôts plus petit en zone urbaine permet de mailler le territoire et ainsi réduire l’impact économique du dernier kilomètre (se rapprocher des bassins de consommation). Pour développer ce segment il est cependant nécessaire d’étudier la rentabilité à long terme car mettre en œuvre un tel maillage nécessite de couteux investissements.
Un autre point d’innovation est de développer des nouveaux modes de livraison. On pourrait retrouver le point relais, le retrait en point vente ou le click and collect.
Figure 2 : Exemple de mise en place de consignes – Source DHL.com
De plus la recrudescence de logiciels complexes venant mettre en place des moteurs IA et « le big data », peuvent permettre avec la puissance de calcul de plus en plus importante, de générer des prévisions de tournée. Ils rentabilisent ainsi au maximum les tournées de livraison ou la distribution en point relais.
Figure 3 : Exemple de logiciel d’optimisation de livraison (source KLS Group)
Dernier kilomètre : conclusion.
La logistique du dernier kilomètre est une fonction stratégique car, génératrice de coûts élevés et d’impacts importants (émissions de carbone, nuisances liées au bruit…). Ce segment est aussi un point clé de l’expérience client où, pour être performantes, les supply chain doivent assurer des délais de livraison toujours plus court. La livraison étant le dernier point de contact avec le client, il est important de nouer des partenariats solides avec des acteurs performant afin d’éviter d’écorner l’image de l’entreprise vendant le produit. Il convient cependant de garder à l’esprit que si les autres segments sont moins sous « les feux des projecteurs » car d’optimisation plus aisée, ils sont néanmoins tout autant stratégique j’en veux pour preuve les difficultés suite à la crise pour stabiliser les flux de transports maritimes aujourd’hui.
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