Dans la pensée commune, la logistique fait appel à des concepts d’entreprise. Quand on aborde cette thématique on s’imagine rapidement des entrepôts engorgés de marchandises, des files de camions et des chariots élévateurs qui se succèdent pour charger / décharger des produits.

Au fil des années, la logistique s’est développée et a évoluée si bien qu’elle fait maintenant partie intégrante de la stratégie d’une entreprise. A tel point qu’aujourd’hui on parle de la financiarisation de la supply chain. Le terme « financiarisation » fait référence au pourcentage que les activités liées à la supply chain représentent dans le bilan financier d’une entreprise (bâtiments, les outils de production, les achats, les stocks…). En moyenne elle représente de 60 à 80% en fonction de l’activité de l’entreprise.

Cette façon analytique de raisonner régie aussi bien le monde de l’entreprise que notre quotidien. Effectivement dès lors que nous planifions un trajet nous sommes tous des logisticiens car nous allons regarder quel est le moyen de transport le plus adapté, ou la meilleure route. Lorsque nous réservons un hôtel pour nos vacances, le regard va se porter sur les commodités (all inclusive, le standing, présence ou non de services de soins…) mais nous allons aussi faire attention à sa localisation par rapport aux attractions touristiques et aux voies de communication ce qui rappelle le concept de barycentre. Ce choix se fait aussi en adéquation par rapport au budget alloué à ce poste de dépense et au niveau de service souhaité.

La manière de procéder nous rappelle celle d’un logisticien qui va chercher à optimiser au maximum ces délais, coûts, méthodes d’acheminement afin de remplir son objectif principal qui est : « délivrer le produit/service dans le délai imparti à la qualité définie et au meilleur prix ». Derrière l’ensemble des concepts permettant d’atteindre ces objectifs se cachent des KPI’s . Ils permettent de mesurer les performances et savoir si celle-ci est atteinte (taux de service, taux de disponibilité, taux de rejet, part de marché…). Dans notre vie privée nous nous imposons ces KPI’s  inconsciemment afin de tendre vers une optimisation de nos échanges. Par exemple la société actuelle n’hésite pas à acheter des biens à des prix réduits via des ventes privées qui déstockent les anciennes collections parfois au détriment des délais de livraison qui sont  allongés. Dans cette démarche nous acceptons d’obtenir des vêtements de grandes marques auxquels nous n’aurions pas accès sans ces sacrifices. Lors de négociations nous appelons ça des leviers. Ils permettent d’obtenir ce que nous désirons au détriment d’autres aspects du service qui paraissent moins importants.

On réalise que la différence de raisonnement entre la vie professionnelle et la vie personnelle est mince. Ces concepts développés au sein du monde professionnel sont transposables dans notre vie de tous les jours. Si vous repensez à vos dernières actions (même les plus anodines) vous vous rendrez compte que nous utilisons les mêmes chemins de raisonnement et / où techniques. Nous sommes tous les logisticiens de notre vie !