Exemple machine de tri

Il y a deux ans, j’avais introduit le sujet de la mécanisation en entrepôt logistique en abordant très spécifiquement le sujet des machines de tri. C’était un sujet assez précis et destiné à présenter un type d’outil en lien avec le retail & le e-commerce. Entre-temps, en discutant avec un client lors d’une mission de conseil l’année dernière, je me suis rendu compte que nous faisions beaucoup d’abus de langage. Nous allons donc y remédier.

Je vous propose donc une série autour des solutions de mécanisation / automatisation / robotisation. Mais avant de se lancer, commençons par introduire ce sujet.

Back to basics : pourquoi vouloir passer de l’humain à des machines ?

L’usage de machines au détriment de l’homme est sujet à de nombreux a priori. Souvent décrié dans la conscience collective car destiné à réduire la masse salariale, il revêt néanmoins un certain nombre d’aspects positifs.

La destruction d’emplois n’étant qu’une vision parcellaire regardons ensemble les enjeux liés à l’usage de machines en entrepôt.

Des enjeux économiques

Nous le disions ci-dessus, l’implantation de machines, d’automates ou de robots est lié dans une grande partie des cas à une recherche de gains économiques. Ces gains peuvent être regroupés en trois grandes familles.

Tout d’abord, les gains de productivité. Nous le savons tous, une machine permet d’une part une régularité dans la cadence d’exécution d’une tâche et d’autre part, elle ne se fatigue pas. Il en résulte donc un gain non négligeable de productivité lorsque vous remplacez un être humain par une machine.

Ensuite, la mécanisation dans certains cas peut apporter des gains en m². Imaginons un stock où les opérations de mise en stock et de sortie de stock sont réalisées par vos employées. La législation fait que vous devez avoir une certaine largeur d’allée de stockage suivant le type d’engin de manutention que vous allez utiliser. Si vous gérez votre stock avec un transtockeur, le recours à l’être humain sera fortement réduit et par conséquent l’usage de chariots aussi. Il en résultera un gain de place lié à la fois à la réduction des allées de circulation et, à la massification du stockage. Ce gain en m² sera donc une économie “virtuelle” pour l’entreprise si elle est sur ses propres surfaces (car elle paiera toujours du foncier dessus) ou, un gain “réel” si elle preste sa logistique (elle paiera moins de frais fixes sur les surfaces utilisées).

Enfin, un des enjeux au travers de la mécanisation est également l’augmentation de la capacité d’un site. Une machine permet de traiter plus de produits. Pour un site qui est limité en surface exploitable, avoir recours à ce type d’outils permet sur une surface équivalente de traiter plus de produits / colis.

Des enjeux techniques

Passons maintenant aux enjeux techniques. Nous avons vu que d’un point de vue économique que des gains de surfaces entraînent un gain financier. Cette réduction de la surface au sol permet une réduction de l’empreinte qui va permettre de réorganiser l’activité. Il faut savoir que sur des solutions de type transtockeur / miniload, les solutions sur le marché peuvent monter à 10 voir 14 mètres de hauteur. C’est autant de capacité de stockage en plus !

Un des enjeux techniques (qui est d’ailleurs lié à l’augmentation de la capacité) est l’accélération du flux. Des solutions de type mécanisation / automatisation / robotisation permettent d’augmenter la productivité et donc de faire passer plus d’articles par jour sur une surface donnée. Cette accélération permet même par conséquent de réduire le besoin en stock dans une certaine mesure. 

Enfin, les solutions que nous allons aborder dans les prochains articles sont bardées de capteurs, de lecteurs optiques…. autant dire que chaque colis ou pièce qui passe est immédiatement identifiée. Un des gains associés est donc une meilleure traçabilité de vos flux au sein de l’entrepôt !

Des enjeux sociaux

Passons maintenant au dernier enjeu : le social.

Je vous sens de suite assez sceptique en lisant ceci. Bien que permettant de réduire le nombre de personnes travaillant sur site, les machines permettent indéniablement de limiter certaines tâches pénibles comme : le port de charges lourdes, la manutention, des tâches répétitives de cerclage de colis etc… Il y a donc un réel aspect positif sur la santé du personnel.

Ensuite, le recours à des machines engendre une nécessaire montée en compétences des équipes. En effet, là où dans un processus manuel ce sont vos équipes qui font “picker”et mettre en stock, avec une machine vous ne serez plus dans l’exécution mais dans le support à l’exécution (maintenance, supervision…).

Sur ce dernier point, il est intéressant de voir que dans le cas où vous êtes dans un bassin d’emploi où il est compliqué de recruter, l’usage de machines permet de se dé-contraindre (en partie) sur le sujet RH. A  condition bien sûre d’arriver à recruter les nouveaux métiers amenés par ses solutions !

Machines, Automates et Robot… une évolution en profondeur des besoins

Nous le savons tous, pour être compétitif il est nécessaire d’avoir un coût le plus bas possible. Les solutions que nous allons présenter dans les semaines à venir sont un levier pour gagner en compétitivité. Mais elles posent néanmoins un sérieux sujet. Comment en tant que gouvernement je dois gérer ce sujet ? 

Nous le disions juste avant, l’usage de ces outils entraîne une évolution des besoins en compétences. Comment accompagner le personnel pour monter en compétence ? Comment gérer le fait que demain nous aurons besoin de moins de monde dans nos entrepôts ?

Le sujet reste entier mais, un article paru il y a quelques jours montre que la réflexion est en-cours chez les acteurs du e-commerce….