Les conséquences de la crise COVID sont nombreuses et très impactantes pour la supply chain (achats et logistiques) en générale. Un de ceux les plus pénalisants pour le commerce mondial sur le long terme est le blocage des approvisionnements stratégiques des entreprises. L’interconnexions poussées des entreprise, les logiques de stock au plus juste et la mondialisation font que cela représente un problème majeur pour les industries d’aujourd’hui.
En cet été 2021, de nombreuses chaines de production sont à l’arrêt et tournent au ralenti. Cela n’est pas seulement dû à la traditionnelle pause estivale française. La crise est durable notamment dans les composants électroniques qui sont utilisés dans beaucoup de produits manufacturés. Pour la première fois depuis aussi longtemps que je me souvienne, des constructeurs automobiles reviennent sur des équipements analogiques afin de permettre à leurs chaines d’assemblage de fonctionner (retour aux compteurs analogiques au lieu de numériques).
Ces ruptures d’approvisionnement qui durent à l’échelle mondiale posent problème à l’ensemble de l’économie. Pour pallier à cela, les groupes et entreprises se retournent vers leurs supply chain et en particulier les services achats afin qu’ils puissent trouver des solutions permettant de maintenir la production. Et ce à peine sortis de plusieurs confinements durs ayant générés des impacts stratégiques liés à la pandémie qui ont mis les achats à rude épreuve, en particulier dans leur façon de fonctionner (télétravail etc.). Les voilà de nouveau sollicités pour fournir des solutions palliatives afin de reprendre un flux d’approvisionnement même à minima.
Pour cela plusieurs leviers s’offrent à eux. Tout d’abord, rappeler l’exécution des contrats signés afin aussi de rappeler aux fournisseurs les engagements pris. Si cela ne résout pas le problème cela a au moins l’avantage de s’assurer que nos besoins sont bien pris en compte. Dans un second temps repartir avec « son bâton de pèlerin » pour prospecter les différents fournisseurs, si besoin en allant à la source des matières premières afin de prendre de court la concurrence peut être un second levier. La problématique se situant au niveau mondial, et c’est bien là ce qui est nouveau dans cette crise, la partie prospection doit être particulièrement poussée. Toutes les pistes doivent être étudiées, y compris celles qui jusqu’alors n’était pas économiquement viable. Elles permettront malgré tout de garantir à tout prix le maintien de l’outil de production.
C’est dans ces moment-là que l’on s’aperçoit qu’il est très important de préserver les relations avec les fournisseurs chez qui on ne commande quasiment plus afin de rapidement pouvoir diversifier ses sources d’approvisionnement en période de crise. De manière général, l’entretien d’un dialogue permanent avec ses fournisseurs (principaux comme secondaires) est primordial. Par ailleurs, l’échange de données dans le cadre de la supply chain permet également de contribuer à l’anticipation d’éventuelles es difficultés. Les achats peuvent aussi décider de soutenir financièrement ou via d’autres biais des fournisseurs afin de garantir une priorité / continuité d’approvisionnement.
La crise du covid à permit de bien repréciser que c’est sur la performance du service achat et son agilité que repose la capacité de l’entreprise à préserver l’outil de production.
Un autre point clé est la capacité de financement. Suivant l’adage « on ne prête qu’aux riches », la capacité de l’entreprise à générer du cash pour engager les nouveaux contrats est aussi un point clé de la réussite de cette manœuvre. La performance du service achat et la capacité d’engager des moyens financiers de l’entreprise dans cette situation de crise sont les maîtres mots pour être à même de continuer à produire et ainsi, fournir ses clients qui eux aussi ne manqueront pas de se retourner vers l’entreprise pour la mettre devant ses engagements.
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